Partie 16 : Le poivre comme aphrodisiaque
Je savais depuis longtemps que les éternuements étaient provoqués par une irritation des muqueuses, et qu'une irritation par la lumière pouvait provoquer réflexe photique d'éternuement m'était connu par ma propre expérience. Ce qui était nouveau pour moi, c'est que ce phénomène fait l'objet de recherches depuis des siècles, mais qu'il n'a pas pu être expliqué de manière définitive jusqu'à présent. Dans un article de la BBC en ligne de décembre 2008, je lis les études des docteurs Mahmood Bhutta et Harold Maxwell sur les cas où le réflexe est déclenché par l'excitation sexuelle (chez les hommes et les femmes).
Dans ce contexte, je me suis demandé si l'on attribuait éventuellement des effets aphrodisiaques au poivre.
Tout au long de l'histoire, d'innombrables substances ont été (et sont toujours) considérées comme ayant un effet sur la libido. En parcourant ces listes, je tombe sur des choses connues, comme les huîtres, la noix de muscade et les asperges. Je suis parfois étonné de lire des substances apparemment inoffensives, comme : Les carottes (à cause des porphyrines, qui favoriseraient la sécrétion d'hormones sexuelles) ou les pâtes, le riz et les pommes de terre, dont les glucides stimuleraient la production de sérotonine, l'hormone du bonheur. D'autres substances, comme la belladone et le pavot à opium, sont en revanche tout sauf inoffensives et leurs effets vont bien au-delà de l'ivresse amoureuse.
Comme on pouvait s'y attendre, le poivre et le piment font également leur apparition à plusieurs reprises : Les fruits immatures du poivre long sont utilisés comme épice et comme aphrodisiaque. Et le poivre fait également partie des pilules dites de gaieté. Le piment n'est considéré comme un aphrodisiaque qu'à partir de doses plus élevées. Je lis également des informations sur des poivres qui m'étaient totalement inconnus : Piper betle, dont les feuilles sont utilisées en Inde à la fois comme aphrodisiaque et pour traiter les morsures de serpent. Le poivre enivrant, le kava kav (Piper methysticum), utilisé aux Samoa et qui, outre son effet stimulant, est censé provoquer des visions érotiques. J'ai également découvert le zanthoxylum (poivre du Sichuan). Il semble que ce dernier soit utilisé en Asie comme épice aphrodisiaque, les feuilles et les graines étant consommées sous forme de préparation de thé.
Je lis également qu'en Afrique, la plante est utilisée comme encens aphrodisiaque. Au Mexique aussi, l'effet stimulant de ce poivre est connu. Ces nouvelles variétés de poivre stimulent ma soif de connaissances, mais je suis plus que sceptique quant à leurs effets aphrodisiaques. Ces affirmations ne résistent pas aux études scientifiques.
Pour ceux qui souhaitent expérimenter avec le piment et le poivre, je donne le conseil suivant, tiré d'un magazine en ligne Freundin.de avec au lit : "...avec des traces de piment sur les doigts, ne touchez en aucun cas les parties intimes de votre corps, sinon le plaisir épicé peut se terminer de manière extrêmement douloureuse".